Je me sens amputée comme un film de David Lynch. J'écoute un peu l'air vibrer de je ne sais quelle tension qui remplit les tripes t'attrape et te lâche pas, comme quand on chevauchait les chimères, la cendre au bout des doigts, la braise entre les lèvres, un rubis brûlant les rêves. Mais honnêtement c'est comme si je passais à travers un mirage, comme si j’essayais de traverser mon ombre. Je me souviens du bruit de bris du bocal de perles qui roulaient sur le sol se déversant comme une cascade de diamant. Je me souviens du goût de la bière des sauvages. Je me souviens des trous dans ma caboche. Et du sang sous les ongles de la croûte du coeur toute grattée. C'est pas une question de temps ni de température qui soit disant c'est la période de plus savoir ce qu'on fout là. Il a neigé alors tu sais. En fait y'a plus qu'a entrer dans la tornade.
Un jour j'ai écrit ça:
Les hommes tristes ils peuvent pas s'arrêter de boire. Tout les jours ils s'emplissent de vin. A la fin, ils explosent, se vident, et petit bout de peau se transforment en poisson rouge. Tu vois les poissons que les japonais mettent dans des bouteilles, c'est des hommes tristes aussi grands que leurs prisons, aussi petits qu'un ballon crevé. Comme les japonais adorent les trucs poétiques et simples, les poissons quand ils brisent leur bocal deviennent cerfs-volants ou attrape-vent. C'est comme ça l'amour.
Et je ne sais plus pourquoi.