dimanche 18 mars 2012

tomatik tomawak

1.  Perdre la mémoire de son origine c'est comme marcher les yeux fermés et arriver sur une place ronde - lumière pale qui rends les murs fantomatiques - et ne pas savoir pourquoi c'est comme dire je t'aime faire l'amour avec son corps, ses cris, ses mains tordues par la passion et puis pleurer de ne pas savoir pourquoi, c'est comme être nue au dehors sur un balcon ou souffle un vent poussiéreux et grelotter le ventre nouer l'esprit fendu en deux et ne pas savoir pourquoi on ne peut ni parler ni penser. Souvent je tire un trait sur le présent, le fait passé qui passage furtif disparaît aussitôt que je veux me rappeler et laisse entre mes mains devant mes yeux ébahis un creux que je ne sais pas combler et ne pas savoir est-ce la liberté ou la mort, ne pas pouvoir ça va avec mais en sens envers ou endroit? Et je peux pas encrer dans mon passé nourriture présente de discours insipides, de crimes de détresse fébrile sinon j'a peur de fléchir, de me casser crac d'un coup sec, c'est dur a expliquer mais il faut y réfléchir quand on se sent piégé me dis-je a moi même, j'ai mal à la main car je veux écrire avec toute ma sincérité alors j'appuie fort sur le papier en tenant mon cahier à l'envers tant j'ai voulut écrire tout de suite, sans réfléchir à la forme, aux dorures, aux boîtes de rangement, c'est la forme des choses qui nous permet de trier, il faudrait inventer des classeurs invisibles et là ce serait la fin du monde ou le début de l'humanité.
2. Partout autours de nous dans les pavés, les routes, les ossatures des villes, les trucs-a-plans quoi, les questionnaires, cases, causes, canapés, les lettres des mots sur les murs, les briquets enfin bref dans les formes, ce sont des bribes comme des longs fils dorés de notre jadis qui inconsciemment dessinent le monde (par exemple les croix) et deviennent son enveloppe surface souvent muette car on ne sait pas qu'elle résulte de nos désirs et souvenirs les plus profonds, non, on les prends pour de la nouveauté et (progressons! crie le haut-parleur de l’histoire) on est déchirés entre l'avant et l'après, le parce que et le pour, le comment et le pourquoi et on s'imagine que tout ne peut tenir en une seule boule vibrante vivante et nulle part sur une échelle de temps de mouvement de pensée, une boule vibrante vivante qui n'est nulle part et partout à la fois, tellement que c'est impossible à expliquer, et quand je cesserais d'écrire automatiquement, je regarderais autour de moi, je serais déçue et j'aimerais tout rassembler en une seule chose innommable -amour, vie, bonheur et autres mots évocatifs-philosophiques-profonds seront comme des absurdités sans échos.
Gravitation / trou noir / milkyway
Ce serait peut-être, en fait, comme les retrouvailles insensées et violentes de deux êtres ne sachant pas qu'ils se connaissaient, depuis toujours vivants l'un dans l'autre, qui au milieu de la rue s’empoignent pour ne former qu'un - deux vagues se brisant en leur centre car subitement la terre s'est mise à tourner dans l'autre sens; flux reflux (fluxus) battement de sang à t'en faire péter les tempes - qui veulent fusionner  mais les corps mous et frontière par la peau la chair les os ne les laissent pas faire.
Par ce que quand tout est divisé en deux, chaque partie ne peut entièrement se dévoiler à l'autre sous peine de rompre l'équilibre. (Pourquoi un enfant de 9 ans ne peut t'il pas dessiner une jeune femme nue qui se tiendrait devant comme ça sans rien- perdue dans ses pensées, dans leurs pensées car ils sont en train de réparer la séparation, de fabriquer un tout - en face d'yeux qui veulent embraser le monde, pour tout saisir ou tout détruire, l'entre-deux reviens à accepter de bouffer de la boue toute sa vie.
3."C'est comme un fabuleux accident qui rase tout et jusqu'aux racines du passé tandis que s'ouvre, sous les champs de ruine, un espace illimité entièrement désencombré ou tout reste à venir, ou tout est a bâtir à partir de rien." Et la vague reviens, même si à la seconde d'avant on suffoquait d'une vie pleine d'horreur qui ne laissait plus place à la nouveauté, la beauté qui quand on pensait l'avoir saisie devenait cendre dans notre bouche, quand je dis nous c'est pour dire on, c'est comme je ou tu.  

Soleil